Au-delà de la catastrophe humaine et sociale, le déraillement de Lac-Mégantic cause un désastre environnemental peut-être sans précédent au Québec avec la pollution de la rivière Chaudière, source d'eau potable pour plusieurs municipalités.

C'est ce qu'affirme en entrevue Yves-François Blanchet, ministre du Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP).

« Il y a 10 kilomètres carrés de pétrole en surface et ça représente 100 000 litres, peut-être même 120 000 litres à la surface de la rivière", a-t-il dit, hier, en entrevue téléphonique.

« Il y a forcément un dépôt qui s'est fait le long des berges, alors il y a 120 km de rivière qui sont touchés, mentionne-t-il. Il y a des poches où ça s'accumule. On en a pour plusieurs jours à gérer ce problème. On ne parle pas de danger pour les populations, mais il y aura des impacts sur les écosystèmes. »

« En plus des décès et de l'importance des dommages, ça reste une catastrophe environnementale d'une magnitude peut-être sans précédent", affirme le ministre.

Les moyens déployés pour récupérer le pétrole ne sont pas complètement efficaces, selon lui. »Les estacades bloquent le pétrole, mais le courant l'entraîne en dessous. Il y en a en aval de Saint-Georges-de-Beauce. »

Une petite quantité de pétrole continue de s'écouler dans la rivière par l'égout pluvial de Lac-Mégantic. Il laisse entendre que toutes les municipalités ont trouvé une autre source d'eau, au moins pour les prochains jours. »Il y a un niveau d'imprévisibilité, mais pour l'instant, il n'y a pas d'inquiétude de santé publique", assure M. Blanchet.

Pétrole léger à la surface

Le ministre a confirmé l'information diffusée dès samedi par lapresse.ca: il s'agit de pétrole léger en provenance du Dakota-du-Nord. Possiblement aussi de la Saskatchewan.

« C'est une substance qui flotte et qui est plus sujette à se biodégrader, explique-t-il. Ça facilite notre tâche. Le pétrole revient naturellement vers la rive et vers le barrage, où il peut être pompé. S'il y avait eu du pétrole lourd, il n'y aurait peut-être pas eu d'explosion, mais le nettoyage aurait été plus difficile, parce qu'il coule au fond de l'eau. »

Cependant, il ignore la quantité de pétrole déversée au total ou la proportion qui a pu partir en fumée.

Il s'attend à d'importants travaux au centre-ville de Lac-Mégantic, une fois les enquêtes terminées. »Le plus gros enjeu sera celui de la décontamination des sols, dit-il. Il y aura des milliers de tonnes de sol à arracher. »